La céramique est un monde à part entière, le nombre infini de possibilités permet à chacun de s’exprimer et de trouver son écriture, sa matière, ses couleurs. La peau de la terre est à découvrir, nue, lisse, rugueuse, brillante, mate, noire, blanche, rousse, rouge, colorée d’engobes, habillée d’émail. Le choix des possibles est immense.
C’est une dure école de la patience, du respect du matériau vivant, de ses exigences, de ses lois, mais quelle récompense de la toucher déjà, de la façonner, de lui donner forme ensuite. Terre amie, terre offerte, terre sensuelle, douce, plastique, malléable. Terre vivante.
J’ai touché à tout, comme c’est mon habitude. La faïence, le grès, la cuisson électrique, le raku, initiée par mes maîtres devenues amies. Je ne remercierais jamais assez Christine Cosmano Prohaszka et Sylvie Rusé Maillard, pour m’avoir tout donné, avec cette générosité que l’on retrouve plus souvent chez les artisans que chez les artistes.
Cette confrérie de passionnés se tient les coudes, s’entraide, s’aide à se promouvoir, je n’avais jamais connu cela dans mon milieu de peintres et de sculpteurs. La céramique devient un art à part entière, regorgeant de créativité positive, les céramistes d’aujourd’hui prennent leurs lettres de noblesse en tant que véritables artistes.
Je me suis très vite reconnue chez eux. Leur générosité dans leur enseignement, dans leur façon de vivre, leurs créations qui parlent au cœur, aux mains, aux yeux, sans discours, comme une connivence, m’ont consolée, rassasiée.
2013 – Série de personnages en grès chamotté, partiellement émaillées.